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Ecrits, pensées, تاملات

Balade avec Imago - 07

Whispers...

 

  La mer scintillait sous les rayons de soleil et les vagues chantaient leur mélodie Océane. Elle fermait les yeux afin d'éterniser cet instant de paix, pieds nus au bord de la mer. Depuis un certain temps, la marche était devenue son sport favori. D'aucuns préfèrent la course, elle, elle optait pour la marche, activité qui épousait ses idées et son rythme. 

  Un vent se souleva, comme pour suggérer un changement ou dessiner un nouvel horizon, et déposa auprès d'elle un billet sur lequel était écrit:" Réduit en homme amer." Etre amer, n'est-ce pas être prisonnier de son passé, rongé par la colère, froissé par la haine? Un homme amer devrait être quelqu'un qui voyage dans une longue nuit hivernale sans phare, sans étoiles, sans boussole. Un voyage où même le rire cesse d'être creux pour se substituer en un gouffre de vacuité. Elle qui croyait aphone la vacuité vint de lui découvrir un son: grognement. Ainsi, l'amertume ne rit plus, ne crie plus, ne dénigre plus. Elle grogne, et c'est tout. Apparemment, les pires ravins de l'être sont l'ego et la haine. 

  Elle s'arrêta un moment, laissant son regard flotter sur les vagues, devinant les mystères des profondeurs bleues. Une mouette passa et, mêlant la blancheur de ses ailes au bleu de l'horizon, créa une toile sublime. C'est alors que jaillit, du fond de sa mémoire, un chant: 

   وكنت إحسبني أنبهر من السما

   فإذ بي أدرك أن الكون كله في الفؤاد

   فذاك الطير الآسر وتلك الزرقة الأخاذة

   إنما هي انعكاس لترانيم الروح  

  Yeux fermés, elle dit ses prières d'amour, psalmodiait la gratitude, et pria longtemps pour que le silence devînt chant. Que ne se trompe-t-on en croyant facile d'aimer, évident de croire à la vie! Mais eux, au prix des batailles menées, savaient. Ils savaient les vertiges du néant, la main qui délaisse, et les puits sombres sans fin ni fond.  Ils savaient la facilité du mal et l'austérité du pardon. Ils savaient car ils avaient traversé ces terres où l'on devait mourir pour renaître. 

  Rouvrant les yeux, elle accueillit sereinement cette voix calme et profonde qui dit: 

  " Amère était ta vie, haineux ton regard, un gouffre ton amour et ta vanité. Mais les rivages t'emportèrent loin et tu appris la valeur de la vie, à dire merci. Or, ce n'est pas fini. Un bien ne dure que s'il est partagé. Un amour n'est vrai qu'une fois défait des intérêts. Et les maux sont surmontés grâce à l'éternel chant, le plus intime, le plus vrai. "

  La voix se tut, laissant pour mélodie le clapotis des vagues et un oiseau qui dansait. Un vent vespéral annonçait la fin d'une journée, suggérant un changement, dessinant un nouvel horizon.

  Un seuil est franchi.

  Une foi nouvelle inonde l'être

  Le coeur nomme ce que murmure l'âme. 

 

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